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Le renard :

On dit que les renards sont nuisibles. Mais nuisibles à quoi ? Les poules, les légumes, les poubelles… Mettons tout ça au clair ! Mais d’abord qu’est-ce qu’un renard ?

Présentation :

Le renard est un mammifère appartenant à la famille des canidés comme le chien et le loup. On totalise aujourd’hui quinze espèces de renard dans le monde, dont le renard roux que l’on connaît tous et qui est la plus répandue.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Photo-a-1.jpg.                                                                                                                   Un renard roux

Ce n’est pourtant pas la seule espèce naturellement présente en Europe, on y compte aussi le renard polaire à l’extrême nord du continent. Il fait partie des carnivores, bien qu’il mange aussi de nombreuses baies et déchets.

                                                                   Le renard polaire que l’on trouve en Laponie et dans les régions arctiques.

Mode de vie :

Pour résumer son mode de vie, le renard doit défendre un territoire dont la superficie dépend du type de milieu. Ce territoire doit contenir de quoi le nourrir, le cacher et un endroit pour élever sa portée.

Nourriture :

Il n’y a pas de spécialisation de l’espèce, le renard est opportuniste et exploite la plupart des ressources qui s’offrent à lui. Mais les proies qu’il consomme le plus souvent sont les petits rongeurs, surtout les campagnols, et les lapins. Selon la saison, son menu peut varier. Par exemple l’été, il mange aussi de nombreux insectes et vers de terre. Et l’automne des baies comme les sorbiers, l’églantier ou l’aubépine.

Reproduction :

Le renard se reproduit une fois par an, il s’accouple en hiver avant de donner naissance à entre trois et six petits, le plus souvent au début du printemps. Ils devront être allaités pendant six semaines. Ensuite ils commenceront à sortir du terrier pour jouer et apprendre à chasser mais ne seront pas autonomes avant six mois. La portée peut être élevée par plus de renards que le couple seul car celui-ci tolère, si les conditions du milieu le permettent, d’autres individus. Les adultes peuvent même jouer avec les petits.

Accusations :

Nous en venons maintenant au cœur du problème. De quoi accuse t’on le renard ? De tuer des poules ? De propager la rage ? D’éventrer les poubelles ?

Il est vrai que le renard tue parfois la totalité d’un poulailler. Certains pensent que c’est par plaisir en voyant qu’il n’en a emporté qu’une. Cependant il faut savoir que dans la nature le renard, comme le loup lorsqu’il tue des brebis, n’est jamais sûr de trouver suffisamment à manger chaque jour. Donc en tombant sur une source importante il va tuer un maximum de proie afin de les stocker et les manger plus tard. Mais l’arrivée du propriétaire, la fin de la nuit ou les cachettes trop éloignées ou trop petites l’empêcheront d’emporter la totalité du produit de la chasse.
Il est cependant assez simple de se protéger de ce genre d’attaque en vérifiant la continuité et le bon état de la clôture du poulailler ou en faisant rentrer ses poules le soir dans un cabanon. La présence d’un chien est aussi très utile contre les renards. Car comme nous l’avons vu, le renard est un opportuniste, il ne s’acharnera pas sur un seul type de proie.

Pour ce qui est de la rage, il est vrai que jusqu’à la fin du vingtième siècle cette maladie a fait des ravages en Europe. Toutefois il ne faut pas oublier que bien qu’elle puisse continuer à faire de nombreuses victimes dans certains pays du monde, le dépôt d’appâts antirabique a bien diminué cette maladie en Europe occidentale. D’autre part il faut savoir que le renard n’est qu’un porteur de la rage parmi tant d’autre. L’éradiquer ne ferait donc pas disparaître la rage. Quant à l’échinococcose, le renard est un porteur probable de cette maladie. Mais comme pour la rage le renard n’en est pas le seul porteur. De plus, les vers responsables de cette maladie peuvent survivre hors de leurs hôtes à l’état d’œufs.

Attention : même s’il ne faut pas accuser le renard de tous les maux, il ne faut pas non plus négliger les soins en cas de morsure. Consultez immédiatement un
médecin. Et évitez comme on vous l’a sans doute appris pendant l’enfance de manger des plantes ou des fruits sauvages poussant trop près du sol. Beaucoup d’animaux (comme les rongeurs que chasse le renard) peuvent y laisser des maladies. Mieux vaut être prudent même si les risques ont diminué aujourd’hui.

Enfin l’éventration des poubelles : en effet le renard, en particulier ceux des villes, se nourrit beaucoup de déchets. Il suffirait de déposer les sacs dans des containers dans les zones concernées pour éviter ce désagrément. Une fois de plus il est inutile de chasser ou de piéger les renards puisque ceux-ci seront rapidement remplacés par ceux de la zone voisine.

Utilités :

Le renard, comme tout animal, a son rôle à jouer dans la chaîne alimentaire. Étant opportuniste, il faut admettre qu’il n’a pas un rôle de régulateur, mais plutôt de maintien. C’est-à-dire qu’il ne va pas réduire une population de rongeurs mais plutôt la maintenir à bas niveau et empêcher celle-ci de ré-augmenter. Ce qui est tout de même un atout important pour l’agriculture étant donné les ravages que peuvent occasionner les rongeurs aux cultures. Ces derniers sont également vecteurs de maladies, entre autres celles dont on accuse le renard. On augmente donc le nombre d’animaux infectés, et donc susceptibles de transmettre leurs maladies à l’homme, en pratiquant la chasse au renard. Le résultat est l’inverse de celui escompté.

Il est important de préciser que de récentes études ont démontré que la présence du renard réduisait fortement le nombre de tiques, responsables entre autres de la maladie de lyme. Si vous voulez précisément savoir ce qui se passe, nous vous invitons à consulter des articles sur internet. Mais pour faire simple, les tiques s’accrochent en premier lieu à des rongeurs, lapins et autres animaux chassés par le renard pour grandir et se reproduire. S’il y a une forte présence de renards sur leur territoire, ils se déplaceront moins souvent pour éviter ce prédateur et les tiques auront moins d’hôtes à leur portée. Beaucoup ne pourront donc pas se développer et se reproduire.

Causes de mort :

En excluant les causes naturelles comme les prédateurs, les dangers qui guettent le renard sont les collisions avec les véhicules (principalement les automobiles) et la chasse.

Parlons d’abord du premier.
L’intensification du réseau conduit le trafic routier à traverser des milieux riches en biodiversité et donc parfois en renards. C’est surtout la première année de sa vie que le renard est vulnérable à ce genre de danger. Inexpérimenté, il s’approche sans crainte des routes et se fait facilement écraser. Il existe cependant un système permettant de diminuer cette hécatombe. En fixant sur son véhicule un dispositif peu coûteux émettant des sons et éloignant les animaux sauvages. Attention, cela ne marche ni pour les oiseaux ni pour les animaux domestiques. Enfin, quand on traverse une zone naturelle la nuit, on évite de foncer excessivement. En plus de risquer d’écraser des animaux, on évitera peut être une collision avec un sanglier. Quelques coups de klaxon peuvent aussi être utiles pour faire fuir les animaux.

La chasse est la deuxième cause humaine de mortalité du renard. Autrefois, il était chassé principalement pour sa fourrure. Aujourd’hui leur prix a considérablement baissé et cette activité n’est plus économiquement intéressante. La viande de renard est également parfois consommée en civet mais n’a pas un grand succès, sa qualité étant très discutable. Il n’est donc pas nécessaire d’effectuer des battues de masse pour cette raison. Quant à l’abattage pour éradiquer les maladies ou éviter les dégâts sur les poubelles, nous avons vu précédemment que cela était totalement inutile et stupide, voire contre-productif. Il ne reste que la chasse dans un but sportif notamment nocturne. Dans ce cas, en plus d’entretenir le raisonnement « tuer pour le plaisir », il n’y a pas de sens à chasser le renard de nuit. En effet, en utilisant une lunette de vision thermique ou infrarouge par exemple, la chasse devient bien plus facile. Or en sport, c’est en recherchant la difficulté que l’on montre son niveau. Tuer des renards avec des armes redoutables, est-ce bien raisonnable ?

Conclusion :

Pour conclure, bien que le renard soit un animal commun et prolifique, il n’y a aucune raison de chercher à en réduire le nombre. Il est d’une utilité importante à l’agriculture et les quelques dégâts qu’il cause peuvent être évités facilement. D’ailleurs qu’une espèce soit nombreuse ne signifie pas qu’il faut piétiner sa protection. Peut-être vous rappelez-vous du pigeon migrateur qui autrefois obscurcissait le ciel américain lors de ses migrations tant ses effectifs étaient nombreux ? Et bien cette espèce a aujourd’hui disparu ! Et le moineau domestique, si commun dans tous les endroits et souvent reconnu par les spécialistes comme étant un des oiseaux les plus résistants, même lui est en diminution.

Que pouvons-nous faire pour protéger les renards ? Comme expliqué précédemment, essayez de vous procurer un dispositif éloignant les animaux sauvages à fixer sur votre voiture, klaxonnez quand vous traversez les zones à risque et montrez votre opposition à la chasse au renard en signant des pétitions, en manifestant, voire en vous engageant dans une association de protection de l’environnement.

Pour finir, il vaut mieux éviter de nourrir volontairement des renards car en agissant de cette façon, vous les encouragez à s’approcher de l’homme et donc à s’exposer aux dangers.

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Le livre « Le renard » (Guide Delachaux) de Jean-Steve Meia est l’un des documents qui a permis la réalisation de cet article.