Dans ce cadre, nous avons eu le plaisir d’organiser une discussion avec un membre de MOTRIS, Yannick, qui a eu la gentillesse de nous présenter les principes de « l’économie distributive » (ayant certaines ressemblances à l’Économie Basée sur les Ressources).
De cet entretien a émergé un point de départ éventuel de la transition vers ce nouveau modèle : la promotion d’un Revenu Universel.
Voici les grandes idées et nos points de vue (évolutifs) qui sont ressortis de cette discussion/réflexion à propos de l’économie distributive, une alternative au capitalisme.
Nous constatons depuis longtemps que la volonté de changement existe. Nous sommes depuis des millénaires dans une société de type patriarcale qui valorise la propriété privée et la compétition. Nous constatons aujourd’hui que ce modèle expansionniste et inégalitaire va trop vite et que la Nature, que l’Homme a réussit à externaliser (il se considère au dessus d’elle), est en danger.
Aujourd’hui, avec les technologies de l’information, la démocratie peut progresser et un fonctionnement en réseau moins hiérarchique peut exister (voir Marc Halevy). Cette démocratie pourrait mettre fin à l’exploitation inhérente au système capitaliste, suite logique du patriarcat des origines.
Des modèles économiques autres que le capitalisme existent et existaient avant le patriarcat. La démocratie nouvelle pourrait favoriser leur développement si l’oligarchie dominante reculait devant une fédération unanime. Cette fédération est difficile à réaliser car la démocratie a par essence un côté anarchique.
On a vu dans le passé des révolutions aboutir localement mais leur diffusion ont été trop lente et la répression a gagné. Aujourd’hui, avec la mondialisation, cette diffusion et cette fédération sont peut-être possibles.
C’est pourquoi nous nous intéressons à l’économie distributive ou économie de partage imaginée en France après la grande crise de 1929. Jacques Duboin qui était parlementaire et aussi banquier propose deux idées majeures :
1) une nouvelle monnaie qui ne sert qu’à l’échange et qui ne s’accumule pas (elle est fondante, elle disparaît une fois utilisée ou à la fin d’une période donnée, il faut donc en recréer pour chaque nouvelle période),
2) un revenu universel et la disparition du salariat.
Dans cette économie, les prix et les quantités produites sont décidés démocratiquement (idéalement la démocratie directe sans représentant), la robotisation est maximisée et la propriété privée n’a plus vraiment de sens, elle peut être remplacée éventuellement par une propriété d’usage. L’idée principale étant le partage des ressources et du travail pour aboutir à une égalité économique : tout le monde a le même revenu qui lui sert à acheter ce qui n’est pas gratuit.
Pour entrer plus en détail dans ce modèle, nous vous conseillons la lecture du livre « Les affranchis de l’an 2000 » écrit par Marie-Louise Duboin qui dirige le mensuel « La grande Relève » édité depuis 1935.
Un autre modèle économique est indissociable d’une autre forme d’éducation et d’instruction des enfants. Ces autres formes existent déjà et prouvent que l’Homme peut dépasser ses pulsions animales s’il les connaît bien, les maîtrise et les canalise. Henri Laborit a montré que dans une société animale il y a toujours des dominés et des dominants. L’exploitation des premiers par les seconds n’est pas une fatalité. La diffusion de la connaissance est libératrice. Si chaque enfant apprend à connaître son corps, ses émotions, la vie coopérative est possible, le dominant peut gérer sans exploiter.